Le témoignage anti-EHPAD bashing : Magali

25 novembre 2020

Aujourd’hui, encore dans une démarche d’anti EHPAD bashing, nous partons à la rencontre de Magali. Aide-soignante d’une résidence située dans la Vienne, elle nous parle de reconnaissance au travail, relationnel et matériel. 


Domalys : Comment vous sentez-vous dans votre établissement ? 


Magali : Je m’y sens bien. Les horaires sont agréables : on commence tôt le matin, donc on est libres l’après-midi pour la famille. 


“Quand on a fait du bien à une personne, on se sent utile.”


Domalys : Y-a-t'il quelque chose en particulier qui vous plaît ?


Magali : J’aime le relationnel avec les équipes et mes managers directs. Avec les résidents également : quand on a fait du bien à une personne, on se sent utile. Cela procure une grande satisfaction. 


Domalys : Est-ce que vous êtes fière de votre métier ? 


Magali : Je suis heureuse de faire ce métier. 


Domalys : Pouvez-vous me parler de l’équipe ? 


Magali : Il n’y a pas une équipe mais 4 équipes qui travaillent ensemble : soins, entretien, animation et restauration. C’est important parce que ces équipes sont complémentaires : l’équipe d’entretien assure le confort et l’hygiène, le soin s'occupe de la santé et du bien-être, l’animation veille à la sociabilité, et la restauration c’est le plaisir et aussi la santé. 

L’animation fait un travail important, c’est un lien social. Certains résidents n’attendent que la lecture du journal pour avoir des moments ensembles et partager leurs histoires. Notre animatrice a d’ailleurs fait un livre sur l’histoire de résidents qui ont vécu dans la même ville. Ils partagent leurs vies d’avant et c’est très touchant d’explorer leurs passés. Pour ça, il faut leur accorder du temps, le lien se crée doucement quand on est à leur écoute. 

On peut prendre moins de temps : des fois, pour se protéger et ne pas s’attacher émotionnellement, c’est possible de mettre un masque et de voir le résident comme un n° de chambre. On fait bien notre travail, mais on se protège parce quand ils partent, c’est trop difficile. Même si on a intégré dans notre métier que la mort fait partie de la vie. 


Domalys : Comment définissez-vous votre relation avec votre direction ? 


Magali : Ils reconnaissent le travail que nous faisons. 

Avec la cadre de santé, l’infirmière et les équipes, on s’entend bien. Ce sont elles qui nous donnent les directives au moment des transmissions. Entre elles, elles communiquent bien, tout est clair. 


“Matériellement, on est bien équipés pour le soin.”


Domalys : Diriez-vous que vos efforts sont reconnus et récompensés ? 


Magali : C’est auprès des résidents et avec les équipes que je perçois de la reconnaissance. 

Avec les résidents j’ai des liens particuliers. J’ai perdu 2 résidentes, quand elles sont parties ça m’a énormément affectée et la famille m’a remerciée pour mon investissement. J’avoue même que j’étais effondrée et c’est la fille d’une de ces deux résidentes qui m’a réconfortée. Je ne m’engage pas personnellement aussi fortement avec tous les résidents mais ça reste humain et il y a des personnes qui me touchent plus, je ne choisis pas vraiment de m’attacher ou pas. Les familles ont aussi un rôle important en termes de reconnaissance : ils nous demandent beaucoup de services. Ils nous remercient de le faire et d’apporter de l’attention à leurs proches à leur place. 

Mes collègues me témoignent aussi beaucoup de respect et ne contestent pas ce que je dis ou demande. 


Domalys : Êtes-vous satisfait des moyens dont vous disposez ?


Magali : Matériellement on est bien équipés pour le soin : 

• snozellen pour les résidents (du coup si un résident est détendu, l’équipe est plus détendue aussi), 

• les lèves-personnes

• fauteuils de repos

Globalement par rapport à l’établissement on a un bon standing. On pourrait avoir mieux, mais il faudrait pousser les murs.  


Domalys : Sur une échelle de 0 à 10, à quel point êtes-vous satisfaite de faire votre travail (0 je n’ai jamais le temps/10=parfait je fais tout), … ?

 

Magali : 7/10 parce qu’on peut toujours mieux faire.


Le témoignage anti-EHPAD bashing : Mme S.
17 novembre 2020